Pourquoi se faire opérer d’une ostéotomie des mâchoires ?
Une dysmorphose dentosquelettique correspond à une inadéquation de vos arcades dentaires d’une part et à une inadéquation de vos mâchoires osseuses d’autre part. Les problèmes dentaires et squelettiques sous-tendus par ces pathologies sont fonctionnels (respiration, mastication, déglutition, phonation, apnée du sommeil) mais aussi esthétiques (prognathie/rétrognathie, face courte/face longue, asymétrie, sourire gingival/sourire « édenté »).
Leur prise en charge nécessite une phase de préparation orthodontique (12 à 18 mois), une chirurgie puis une phase de finitions orthodontiques (au minimum 6 mois). Ce protocole thérapeutique nécessite une collaboration étroite entre votre orthodontiste et votre chirurgien maxillo-facial afin de rétablir l’équilibre fonctionnel et l’harmonie esthétique de votre visage. Souvent, votre orthodontiste ou chirurgien dentiste vous conseillera leur prise en charge en chirurgie maxillo-faciale.
L’intervention chirurgicale peut concerner vos 2 mâchoires (maxillaire et mandibule), et être plus ou moins associée à un geste sur le menton (génioplastie). Les incisions sont toutes endobuccales et ce afin de limiter les cicatrices externes (cutanées) visibles. Vos mâchoires ou votre menton peuvent donc être déplacés dans un axe vertical, horizontal ou antéropostérieur dans le but de repositionner vos dents, vos lèvres, votre menton et votre nez en fonction de la demande esthétique du patient.
Le Dr Depeyre exprime un intérêt particulier pour cette intervention et s’est formé auprès d’experts internationaux reconnus. Il est un adepte de l’utilisation de la piezosurgery (ultrasons).
Avant l’ostéotomie maxillo-mandibulaire
Avant l’intervention chirurgicale, vous devez consulter votre chirurgien muni d’un bilan radiographique (panoramique dentaire, téléradiographies de face et de profil). Votre chirurgien pose l’indication d’ostéotomie maxillo-mandibulaire et choisit la technique la plus adaptée (ostéotomies maxillaire de Le Fort 1 et mandibulaire sagittale des branches montantes), en accord avec vos désirs exprimés et le projet orthodontique. Un examen complémentaire cone beam ou scanner du massif facial (examen radiographique 3D) est souvent requis afin de préparer au mieux votre intervention (simulation chirurgicale virtuelle).
Une consultation pré anesthésique est nécessaire pour cette intervention réalisée sous anesthésie générale.
Il est conseillé d’arrêter de fumer 4 semaines avant toute opération, surtout en chirurgie esthétique du visage. Des aides vous seront proposées (substituts). Il faut également éviter la prise d’aspirine et d’anti-inflammatoires les jours précédents l’intervention.
Un bain de bouche antiseptique doit être réalisé le matin de l’intervention et vous devez rester à jeun au moins 6 h avant la chirurgie.
L’ostéotomie maxillo-mandibulaire
L’ostéotomie maxillo-mandibulaire regroupe les modalités des ostéotomies maxillaire et mandibulaire (liens ostéotomie maxillaire et ostéotomie mandibulaire) et est réalisée sous anesthésie générale. Cette intervention dure de 2h30 à 3h30 en fonction de la technique choisie et des mouvements à réaliser.
Deux ou trois nuits en hospitalisation sont nécessaires après l’intervention.
Une incision endobuccale plus ou moins étendue de la muqueuse labiale supérieure et inférieure (entre la gencive et la lèvre supérieure et inférieure) est réalisée, ne laissant donc aucune cicatrice visible cutanée. L’ostéotomie bimaxillaire est réalisée avec un instrument piezoélectrique atraumatique. Les fragments maxillaire et mandibulaire (arcade dentaire inférieure) mobilisé à visée correctrice sont maintenus en place par une ostéosynthèse, c’est à dire par des plaques et des vis en titane, parfaitement biocompatibles. Une greffe osseuse (allogreffe, origine humaine décontaminée et stérilisée) peut dans certaines situations être utile.
En fin d’intervention, les incisions sont refermées à l’aide de fils de suture résorbables en 15 jours environ.
Après l’ostéotomie maxillo-mandibulaire
SUITES OPERATOIRES
- diminution ou perte de sensibilité transitoire de la lèvre supérieure et inférieure,
- petits saignements,
- douleurs au niveau des zones opérées,
- gonflements et ecchymoses au niveau des bas joues et du cou.
Des traitements antalgiques sont prescrits afin d’atténuer la douleur, ainsi que des antibiotiques afin de limiter le risque de complications infectieuses. Des poches de glace peuvent être appliquées sur les joues pendant 48-72h afin de limiter le gonflement et les douleurs. L’alimentation doit être plutôt molle, froide, non épicée et non acide pendant 15 jours. Des exercices d’auto rééducation vous seront donnés et enseignés. Des séances de kinésithérapie ATM et rachis cervical seront prescrites. L’hygiène buccale est essentielle. Un brossage des dents avec une brosse à dent souple, associée à des bains de bouche antiseptiques et des jets dentaires après chaque repas devra être impérativement observé pendant 15 jours. L’alcool, le tabac et les aliments irritants devront être évités pendant la phase de cicatrisation (15 à 21 jours).
Des élastiques (2 ou 3 au total) guideront le positionnement de votre mâchoire pendant 1 mois et demi, il vous sera demandé de les retirer lors des repas et soins de bouche et de les remettre ensuite selon le schéma distribué.
Les sports à risque de traumatismes sont contre indiqués pendant 2 mois.
L’arrêt de travail est en règle générale de deux semaines.
Le résultat définitif est obtenu 6 à 12 mois après l’intervention en fonction de la technique choisie et des finitions orthodontiques. Toutefois, 4 à 6 semaines après la chirurgie, il est possible d’apprécier quel sera le résultat définitif. Les plaques et vis d’ostéosynthèse en titane, ne sont pas retirées systématiquement.
COMPLICATIONS
Celles-ci peuvent survenir, alors même que la chirurgie est correctement réalisée:
- diminution ou perte de sensibilité de la lèvre supérieure et inférieure,
- risque de fracture mandibulaire irradiée (« bad split »),
- risque de fracture maxillaire ou irradiée aux structures avoisinantes y compris la base du crâne,
- retard de consolidation osseuse,
- risque de saignement important jusqu’à 6 semaines post opératoires,
- risque d’infection des sites opératoires et du matériel d’ostéosynthèse,
- risque de bride endobuccale.
En cas de survenue d’une de ces complications, vous devrez en urgence reconsulter votre chirurgien. Une seconde intervention peut s’avérer nécessaire.